Orphelins
Hélène habite avec son compagnon Danny. Un soir, son frère Liam arrive sans prévenir chez eux. Il est couvert de sang. En état de choc, il parle confusément d’un « accident » et « d’un jeune gars blessé » qu’il aurait pris dans ses bras. Alors que Danny et Hélène cherchent à en savoir plus, la vérité se tord dans les propos de Liam, sa parole devient de plus en plus ambigüe. Des tensions naissent alors au cœur de la maison, dévoilant progressivement la part d’obscurité de chacun des trois personnages.
Si la pièce de Dennis Kelly emprunte aux codes de la comédie noire ou du thriller, elle interroge avec finesse la violence générée par la cellule familiale et la manière dont elle peut l’embraser jusqu’au point de non-retour.
Pour Elsa Chêne, « si la pièce touche au cœur, c’est qu’en réalité elle ne parle que de nous, humains qui croyons que l’amour est, et doit être, définitivement plus fort que tout ». Et au fur et à mesure que la pièce avance, c’est bien de l’amour dont on va se méfier, de cet amour qui coule dans les veines et qui colle à la peau jusqu’à devenir poisseux, jusqu’à imposer, soumettre, et exclure tout ce qui pourrait légitimement le nuancer.
Création : 2021