Les Châteaux de ma mère
Comment les traumatismes nous survivent et comment on se les transmet quand on n’en parle pas?
Avec Les châteaux de ma mère, Yasmine Yahiatène veut questionner les espaces physiques mais aussi temporels et générationnels de liberté de la parole.
Depuis la sortie du spectacle La fracture et le décès de Ahmed Yahiatène, partenaire de vie de Nora Djeraï durant 28 ans et père de ses deux filles, le rapport entre Yasmine et sa mère a évolué et elles partagent beaucoup plus de choses, de temps, une forme de complicité s’est autrement développée. Ces moments sont souvent liés à des moments où elles fument des cigarettes et boivent du vin.
Nora Djeraï est née à Bouchegouf (ou Duvivier à l’époque) en 1958 en Algérie (Française.)
Dans une famille faite quasiment que de femmes, les moments d’expression se passent souvent lorsqu’elles cuisinent, lorsqu’elles boivent le café, rien n’est jamais vraiment dit, tout est souvent sous-entendu, chacune a sa place, chacune à son endroit.
Et puis il y a la danse, la fête et le rire. Les châteaux de ma mère, c’est une fête, celle de la liberté, de la délivrance, ce sont les femmes qui racontent. C’est la place pour qu’elle, Nora Djeraï raconte sa version, son histoire qui de nouveau débordera sur l’Histoire. On écoute celles qui doivent raconter.
“Les châteaux de ma mère, c’est ma mère qui monte sur scène, et qui raconte une histoire. Ce sont nos échanges que l’on grave dans nos mémoires (intimes et collectives), ce sont nos sessions d’épilation au caramel en famille, la préparation de la semoule, du thé, le hammam, et la fête.”
Yasmine Yahiatène